Article publié le 19 mars sur le site RockFanch
Rencontre avec le directeur et programmateur du festival Urbano Manu Boisliveau. Le Urbano est le premier festival français de hip-hop qui se tiendra en open’air les 29 et 30 juin prochain en Vendée à Boufferé.
Pouvez-vous nous présenter votre association ?
>L’association Art Devil compte une dizaine d’amis passionnés de Hip-Hop et de Street Culture. La structure a été créée dans le but d’organiser le festival Jongl’hop dans un lieu atypique pour cette culture : notre commune d’enfance à Boufféré dans la campagne vendéenne.
C’est quoi le “Jongl’Hop” ?
>Le festival Jongl’hop a été créé en 2006 avec pour intention de rassembler les différentes disciplines du Hip-Hop (rap, danse, graff, beatbox, turntablism) et de les croiser avec d’autres disciplines de rue (jonglerie, freestyle ball…). En cinq éditions, nous y avons accueilli de très beaux groupes : Assassin, Kery James, Beat Assailant, Les Sages Poètes de la Rue, Eklips, Just Blaze & The Alchemist, Sexion d’Assaut, DJ Fly, Under Kontrol, Ezra, L.O.S… L’événement a connu une très belle évolution puisque nous sommes passés de 600 festivaliers en 2006 à plus de 6 000 en 2010 ! Cet intérêt croissant pour la culture Hip-Hop allié à notre envie profonde d’en faire notre métier nous a amené à franchir une nouvelle étape : Urbano, premier festival Hip-Hop de plein air en France.
Comment avez vous eu l’idée de faire ce premier festival hip hop en plein air en France ?
>Cette idée de grand festival Hip-Hop sur deux jours en plein air avec camping et plusieurs scènes est venue assez naturellement. D’une part, l’idée de faire passer Jongl’hop sur deux jours nous avait toujours trotté dans la tête mais à aucun moment nous n’avions jamais franchi le pas. D’autre part, le festival Jongl’hop était installé en plein centre de la commune de Boufféré. Le manque d’espace pour s’agrandir et la proximité avec les riverains nous ont amené à rechercher un nouveau lieu. Quelques mois ont été nécessaires pour mener nos investigations. Finalement, nous avons trouvé notre bonheur à seulement 500 mètres de notre site de base. L’ancien hippodrome des Bouillères, un vaste espace de verdure de 20 hectares, nous offrira désormais tout le confort d’un festival plein-air pour Urbano les 29 et 30 juin prochains.
Ça a été difficile de monter le projet ?
>Effectivement, monter un projet tel qu’Urbano n’a pas été une simple affaire ! Suite à la dernière édition de Jongl’hop, nous nous sommes mis au travail dès l’été 2010. D’abord pour trouver un nouveau lieu d’accueil : rechercher et visiter des terrains, rencontrer et convaincre des équipes municipales. Il a également fallu coucher sur papier notre vision de l’événement puis rencontrer les entreprises locales, les mécènes et les institutions publiques pour les inviter à nous soutenir. Enfin, il a fallu séduire les agents et tourneurs pour qu’ils choisissent de confirmer leurs artistes à Urbano.
Vous avez une bien belle affiche. Vous pouvez nous la présenter ?
>Pour l’instant, nous avons annoncé neuf artistes pour la programmation Musique : Orelsan, Sniper, 1995, Youssoupha, A.S.M (A State of Mind), Scred Connexion, Under Kontrol, Backpack Jax et Super Temple Sound. Nous dévoilerons neuf nouveaux noms au mois d’avril. Mais la volonté artistique d’Urbano ne s’arrête pas à la musique. Nous souhaitons présenter un panel large des disciplines issues de la culture Hip-Hop. La grande scène du festival, baptisée Urbano Stage, proposera 9 concerts par jour de 13h30 à 2h du matin, soit 18 groupes au total pour le plus grand bonheur des fans de rap, de human beatbox, de beatmaking et de turntablism. En clin d’œil à notre projet de base, la Jongl’hop Arena, abritée sous chapiteau, sera dédiée au fameux Battle Jongl’hop mêlant trois autres disciplines : huit équipes composées de trois bboys (danseurs hip-hop), d’un graffeur et d’un freestyler football viendront s’opposer sur scène.
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Les artistes présents ont tout de suite été emballés par le projet ?
>Une chose est sûre : le festival Jongl’hop avait déjà bien fait parler de lui dans le milieu Hip-Hop. Une partie des groupes que nous visions n’a pas été difficile à convaincre puisqu’ils nous connaissaient déjà ou nous faisaient déjà confiance. Comme vous dites, ils ont tout de suite été emballés par l’ambition du nouveau projet Urbano ! En revanche, il a été plus difficile de capter l’attention d’Orelsan ou 1995 qui connaissent un buzz énorme et qui font déjà partie des affiches des plus gros festivals de l’été. Nous sommes ravis de les accueillir chez nous !
Peut-on s’attendre à une grosse tête d’affiche ou Orelsan tiendra la tête d’affiche de la première édition ?
>Aujourd’hui, je peux déjà vous dire qu’un autre artiste français tiendra la tête d’affiche de cette première édition. Je suis également en train de travailler sur une partie plus internationale de l’affiche avec, si nous y parvenons, quelques beaux noms américains pour faire honneur au pays de naissance de la culture Hip-Hop.